Rencontre de la Gauche et de l'Ecologie du 25/01
Atelier "Culture"
Le pouvoir de vivre : Atelier culture du 25 janvier 2025.
Les participants ne sont pas cités, bien que faisant pour beaucoup d’entre eux partie du monde culturel, afin de leur éviter des conséquences négatives de la part de l’actuelle mairie. (beaucoup ont préféré ne pas venir par peur de représailles)
INTRODUCTION
Au niveau de la culture à Toulouse le pouvoir de vivre ce serait notre capacité de reprendre la main sur les choix de politiques culturelles de la ville et élaborer des perspectives pour la gauche unie
D’abord quelques constats :
Depuis les dernières mandatures de jean-luc Moudenc beaucoup des dispositifs mis en place entre 2008 et 2014 sont mis à mal pour plusieurs raisons.
- Réductions des budgets et des subventions aux associations (cela ne concerne pas que les associations culturelles et ça a aussi fortement impacté le secteur social)
En début de la deuxième mandature de JLM il y a eu 25% de réduction des subventions étagées sur trois ans.
Aujourd’hui 40% des subventions engagées par la mairie ont été gelées et leur versement sera conditionné au budget de l’état dédié aux collectivités. La culture risque d’être le parent pauvre des ajustements budgétaires.
On a appris récemment que dans le même temps les subventions des centres socio-culturels de la ville seraient amputées de 50%. Ils seront bientôt dans l’impossibilité d’assurer la programmation. Celles des bibliothèques municipales de 51%.
Il est clair que ces mesures précarisent de façon dramatique les projets des associations culturelles, des centres municipaux et des espaces municipaux ou privés, dédiés à l’activité culturelle.
Cela met aussi fortement en danger l’emploi des professionnels du secteur dont certains sont déjà soumis à la précarité de leurs contrats de travail (contractuels, intermittents).
- Accès et survie des lieux existants :
Ces dernières années on a vu disparaitre certains lieux emblématiques de la culture à Toulouse par manque, entre autres, de soutien municipal (Myxart, Les pavillons mazar, le théatre de la Digue).
D’autres sont fortement menacés (le hangar, le Ring, le théâtre du grand rond par exemple).
Les prix des places augmentent aussi significativement pour certains.
L’Accès aux prestations des centres culturels s’est réduit (les centres culturels ont confié aux associations la gestion des ateliers amateurs dont elles s’occupaient et qu’elles subventionnaient en grande partie avant).
Le financement des bibliothèques municipales a été aussi fortement baissé avec un grave retentissement au niveau de l’emploi.
- Accès et mise à disposition de l’espace public :
Il est surtout réservé aux gros évènements : Marathon des mots, rio loco, la machine par exemple.
Pour les manifestations en extérieur les services (eau, électricité…) sont de plus en plus délégués au secteur privé et des installations qui étaient avant gratuites pour les prestataires, sont monétisées et considérés de fait comme des subventions. (ces prestations étaient offertes avant par les services municipaux)
Une circulaire il y a deux ans a aussi demandé de limiter les heures des prestations en extérieur à 11h du soir sauf dérogations.
Des manifestations culturelles dans l’espace public ne sont plus autorisées car elles occasionnent une gêne pour certains riverains (CMCAS bazacle)
D’après ces constats financiers et opérationnels tout se passe comme si, en deux mandats, la ville allait revenir à la situation d’avant 2008.
C’est donc un vrai sujet
Quelles sont les désirs et orientations que nous voulons privilégier pour créer la rupture et engager un programme de la gauche unie pour les prochaines municipales
Qu’est-ce que nous voulons pour une politique culturelle plus accessible, populaire, conviviale. N’est-ce pas de privilégier l’esprit de la fête et la volonté de créer un commun, avec la participation des citoyens et des acteurs locaux, autour de manifestations conviviales innovantes et fédératrices de la population.
Doit-on favoriser la consommation d’images monumentales et d’évènements importés, où les acteurs locaux sont peu sollicités, ou préférer essaimer et encourager de multiples rendez-vous dans de nombreux lieux avec la réelle participation de la population (ex : les vidéophages : faites de l’image) et assurer tout au long de l’année un accès aux équipements culturels pendant les week-ends et pendant les vacances…
TOURISME ou TANSFORMATION SOCIALE :
Il est l’heure de faire un choix clair entre des politiques culturelles instrument du développement touristique de la ville et une culture de terrain, véritable vecteur de la transformation sociale.
Toulouse doit retrouver son caractère de ville populaire a l’identité (occitane) forte, son passé rebelle et original, sa nature revendicatrice et douce qui lui donne sa spécificité dans le paysage national
PRISES DE PAROLES :
1-CONSTATS ET REMARQUES
La culture est toujours attaquée par les totalitarismes.
Syndicaliste de sud note que la réduction pour les bibliothèques est de 51% de budget. Disparition des petites bibliothèques (roseraie par exemple). La culture est liée à la question de l’éducation.
Les baisses de financements sur les équipements publics, bibliothèques et centres culturels notamment, touchent les plus petites structures.
Ce sont les agents les plus précaires dont les contrats ne sont pas renouvelés.
C’est aussi une perte pour les usagers et les partenaires, écoles, acteurs culturels, centres de loisirs…
La baisse générale des budgets concerne surtout l’accès à la culture des populations éloignées de l’offre artistique et culturelle.
Manque d’écoute des publics par l’institution culturelle dans les quartiers pop. (même sous Cohen c’était à peu près nul en terme d’écoute et de participation). On notera que la mairie socialiste entre 2008 et 2014 a préféré imposer un modèle venu d’ailleurs (Nantes) plutôt que de confier l’initiative aux acteurs locaux.
Si la gauche arrive il faudra se souvenir de ça.
La mise à disposition insuffisante de salles et locaux et le non renouvellement des bails aux associations.
Dans les campagnes autour de toulouse tout est plus cher au niveau de l’offre pour les écoles.
Les habitants des quartiers populaires souffrent d’un déficit de reconnaissance, d’accès à leurs droits. La culture est un élément majeur pour armer les gens de leurs droits, de leur dignité. Ce sont les acteurs et les publics les plus fragiles qui ont le plus souffert, des attaques sélectives et des politiques austéritaires. C’est-à-dire les classes populaires, les femmes, les minorités de genre, les personnes racisées, les habitants des quartiers populaires.
Une politique de gauche devra faire œuvre de réparation et en priorité vers celles et ceux qui ont le plus souffert d’une politique inégalitaire.
Chez les acteurs culturels les plus fragiles, après les confinements et face au désengagement de l’État et des collectivités, il y a un profond épuisement des équipes administratives, artistiques.
Le déficit de culture dans les quartiers pop c’est un déficit démocratique.
(Quoiqu’on fasse dans l’espace public, la mairie impose d’installer des panneaux « mairie de Toulouse » = publicité de campagne).
On assiste à une fascisation de l’actuelle mairie : mise à disposition de salles à l’extrême droite. Refus d’autres salles à MSF. Disparition, de Myxart du bleu bleu, des pavillons Mazar…
Les choix du maire actuel sont idéologiques. Par exemple, en refusant la venue de la militante antiraciste Rokhaya Diallo et en accueillant le collectif femonationaliste Némésis, il fait le choix de favoriser la progression des idées d’extrême droite.
L’actuelle mairie a abandonné des projets populaires et gratuits. On assiste depuis à un lent pourrissement des dispositifs mis en places entre 2008 et 2014.
La métropole , même si la culture n’est pas dans ses compétences, aide des grosses structures (Opéra, lieux de fabrique…). Mais la notion de projet y est absente. Au niveau de la mise en place de « dialogues métropolitains » (cf. loi NOTRE) la métropole est la + mal notée des métropoles françaises.
Les structures institutionnelles, labellisées sont privilégiées au détriment des acteurs proposant des cultures plus diversifiées et l’exercice des droits culturels pour chacun.
2-PROPOSITIONS
A l’image d’une petite commune de haute Garonne pour préserver les politiques culturelles, sanctuariser un pourcentage du budget municipal pour la culture (5% dans cette commune).
L’accès à la culture c’est l’accès aux cultures de chacun ( La culture c’est aussi LES cultures)
Les acteurs culturels sont submergés par les appels à projet ; Changer de méthode et encourager les initiatives des acteurs eux même. Plutôt conventions pluriannuelles qui seules permettent de travailler.
Il faut sortir des appels à projets systématiques, de la mise en concurrence. Besoin de contractualisations, de conventionnements, d’espaces de travail pérennes.
Contre les dérives fascisantes du maire actuel qui n’hésite pas à détruire ceux qui le critique (Mixart, le Bleubleu, le Pavillon Mazar…), il faut opposer une politique réellement démocratique.
La politique culturelle n’est pas détachée du reste. Aller au spectacle, voir une expo ne se fait pas sans toit et le ventre creux.
Quartiers pop : les habitants-tes mériteraient d’être armés de leur propre destinée, la culture est un argument majeur pour se défendre : Mettre à dispositions des locaux, salles de travail et lieux de fabrique.
La culture de la démocratie nécessite du temps et des moyens. Créer une Délégation municipale d’expérimentation culturelle et sociétale (proposition d’un salaire minimum avec la monnaie locale, le Sol violet).
Les structures, les institutions recevant les plus larges subventions devraient être tenues d’associer les habitants, de mener des projets de territoire. Y compris sur de grands événements qui ne seraient pas uniquement dédiés au rayonnement et à l’attractivité touristique.
Beaucoup de petites structures subventionnées ne veulent pas s’engager dans la campagne par peur des représailles immédiates ou en cas de défaite. C’est un problème démocratique et la gauche pourrait s’engager à ne pas reproduire cette façon de faire brutale.