Synthèse Atelier EAU Printemps Toulousain
25 Juin 2025
La question de l’EAU dans une Métropole comme Toulouse est une question politique centrale dans la période actuelle.
L’eau est un élément essentiel à la vie, celle des êtres humains comme de tout le vivant.
Dans une élection municipale, la manière de décliner le droit humain à l'eau est essentielle.
Mais la crise climatique pose également d'autres enjeux liés à l'eau de manière bien plus vive.
Une politique municipale et métropolitaine dans ce domaine ne peut se mener de manière isolée. Elle doit prendre en compte l'amont et l'aval, mettre en jeu des collaborations et recherches de synergie avec d'autre acteurs, collectivités.
1 - Préserver l’eau en quantité comme en qualité
Les meilleures eaux brutes sont celles qui sont le moins polluées possible.
- Penser résorber toutes les pollutions par les seules solutions techniques est illusoire. La dépollution est une aubaine pour les entreprises du secteur, et il faut être conscients des intérêts des industriels à développer ces solutions de plus en plus sophistiquées, très lucratives. On a besoin de technologie, mais celle-ci ne peut pas tout.
Il vaut donc mieux éviter au maximum les pollutions que seulement les traiter.
L'exemple des PFAS est significatif sur ce plan. Soutenir les initiatives qui demandent l'interdiction de leur production.
Evaluer les expérimentations comme la pose de filets sur les exutoires pour bloquer les matériaux polluants de taille macroscopique, et éventuellement les développer ou adapter.
- Avoir une action, y compris avec des élus d'autres collectivités pour avancer dans la protection des Aires d'Alimentation de Captages contre les pollutions, notamment liées aux pesticides. L'exemple de ce qui s'est fait autour de l'appel de 150 élus en Loire-Atlantique peut être un point d'appui en ce sens.
- Assurer une vigilance envers les industries et activités polluantes. Développer des actions pour changer certaines pratiques. Les résidus médicamenteux sont une des principales sources de pollutions. Travailler avec les hôpitaux pour améliorer la situation. Travailler également avec certaines professions artisanales qui génèrent des pollutions pour améliorer les pratiques (exemple des coiffeurs).
- Les sols (et particulièrement les sols vivants et végétalisés) ont un rôle essentiel pour une bonne qualité des cycles de l'eau, pour la bonne circulation de l'eau...
Il ne suffit pas de créer des cours oasis si on artificialise des zones plus importantes par ailleurs. Développer des pratiques et des solutions pour restaurer le plein rôle des sols dans les cycles de l'eau : infiltrer, ralentir, stocker... (désimperméabilisation à grande échelle, innovation comme les jardins de pluie...). Cela permet aussi de travailler en inter relations avec d'autres collectivités : exemple des pratiques agricoles en ville et en périphérie des villes.
- Cultiver les liens avec les Laboratoires de recherche toulousains. Il y a beaucoup de chercheurs dans ce domaine de l'eau à Toulouse.
2 - Reprendre la main sur la gestion de l'eau
L'eau est un « commun » dont la gestion ne saurait être laissée au secteur privé.
Le prochain mandat municipal est celui qui va préparer la négociation concernant l’actualisation du mode de gestion de l’eau potable et de l’assainissement, même le nouveau contrat prendra effet au début du mandat suivant. Le retour en Régie publique sera à nouveau notre combat.
L'appropriation des enjeux liés à la gestion de l'eau par les habitants est essentielle. Il faut développer une véritable démocratie de l'eau.
3 - Payer l'eau au juste prix
Les habitants doivent payer l'eau au juste prix. La tarification saisonnière mise en place en 2024 est une fausse bonne idée. Nous mettons en avant une proposition alternative de tarification progressive avec les premiers m3 gratuits, qui sera plus favorable aux usagers individuels, surtout les moins aisés, et permettra d'impulser des économies d'eau, particulièrement pour les gros consommateurs (industries...)
4 - Mieux préserver la ville des évènements liés à l'eau, exacerbés par le changement climatique : inondations et canicules. Préserver une ville vivable !
On ne peut se contenter de rehausser ou renforcer les digues. Il faut développer d'autres pratiques, restaurer les zones humides, re-méandrer les cours d'eau, redonner de la place aux zones d'expansion de crues... Cela implique de travailler avec les organismes et les collectivités concernés.
Il faut agir pour accélérer le verdissement de la ville, la désimperméabilisation des sols, agir pour moins bétonner, mieux retenir l'eau dans les sols, lui permettre de mieux s'infiltrer et circuler, développer des alternatives au « tout tuyaux ». Cela implique aussi d'engager une réflexion sur l'évolution urbaine de la Métropole.
5 - Mieux partager l'eau dans ses divers usages et permettre son accès à tous
L'eau qui traverse notre métropole est largement utilisée en amont de celle-ci, notamment par l'agriculture. On doit parler de la question de l'alimentation et du modèle agricole qui la sous-tend quand on parle de l'eau. Une métropole peut mener -avec d'autres- des actions pour impulser/soutenir des changements de pratiques en ce domaine.
Il y a l'eau que l'on consomme, et l'eau que l'on partage dans l'espace public : il y a des inégalités face à cela : disponibilité des piscines, des fontaines...
Il faut développer les points d'eau accessibles partout dans l'espace public, et (comme à Lyon par exemple) amener l'eau sur les lieux de précarité.